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25 avril 2019

Train entre Matapédia et Gaspé : 2026 dans la mire

De gauche à droite : le ministre des Transports François Bonnardel, le premier ministre provincial François Legault et le président de la Société de chemin de fer de la Gaspésie, Éric Dubé.

 TRANSPORT FERROVIAIRE. La réhabilitation du chemin de fer de Matapédia à Gaspé débutera cet été et devrait être complétée, par étapes, dans un horizon de sept ans, un échéancier jugé trop long par différents intervenants régionaux.

Le premier ministre du Québec François Legault et le ministre des Transports, François Bonnardel, étaient de passage à New Richmond jeudi matin afin de donner le coup d’envoi des travaux visant à progressivement remettre en état le réseau ferroviaire jusqu’à Caplan, Port-Daniel-Gascons puis Gaspé.

Ceux-ci débuteront avec la construction de deux nouveaux ponts et la démolition des deux infrastructures enjambant actuellement la rivière Cascapédia; un appel d’offres a en ce sens été lancé par Québec au début d’avril.

« Le trafic ferroviaire sera maintenu durant tous les travaux […] pour ne pas perturber l’activité économique que l’on connaît déjà », mentionne le ministre Bonnardel.

Le ministre des Transports a d’ailleurs été questionné quant à la cible de sept ans mise de l’avant par son gouvernement, le projet du Réseau express métropolitain (REM) traversant la région de Montréal, évalué à 6,3 milliards $, étant assorti d’un échéancier bien plus court.

« C’est un processus qui n’est pas évident. Je sais que pour la région, on voudrait être capables de ramener ça à trois ou quatre ans, mais c’est à peu près impossible de le faire dans un si court laps de temps », a plaidé M. Bonnardel. Le premier tronçon de 126 kilomètres, Matapédia-Caplan, devrait être complété d’ici l’automne 2021.

Ce sont 170 nouveaux postes qui seront créés avec ces chantiers, précise le premier ministre : « Peut-être qu’on aurait pu le faire avec plus d’employés sur une plus courte période, mais je pense que c’est intéressant de dire que 170 emplois bien payés vont être là pour sept ans ». La pénurie de main-d’œuvre sévissant au Québec et en région ne devrait pas entraver le recrutement de personnel, estime François Legault.

Si 100 millions $ issus du Plan québécois des infrastructures 2019-2019 sont dédiés au projet et avaient déjà été annoncés sous le gouvernement libéral de Philippe Couillard, le gouvernement Legault ne peut pour le moment préciser combien de temps et de fonds publics seront nécessaires pour chacun des trois tronçons, qui totalisent 325 kilomètres.

« Le premier tronçon est à l’étape de la réalisation, c’est pour cela qu’on est ici aujourd’hui. Le deuxième est à l’étape de la planification et le troisième, à l’étape de l’étude » a précisé François Bonnardel, ajoutant que le dernier impliquait « beaucoup, beaucoup, beaucoup de travail ».

Déception palpable

Le maire de Gaspé, Daniel Côté, s’attendait à un échéancier plus court et l’a clairement admis au sortir de l’annonce. « Sept ans, c’est un peu long quand on sait qu’il y a 500 emplois à Gaspé qui sont reliés au développement ferroviaire avec l’usine de pales d’éoliennes. Même cinq ans, ça aurait été long », fait valoir celui qui est également préfet de la MRC de la Côte-de-Gaspé. M. Côté entend d’ailleurs proposer des pistes de solutions afin de raccourcir les délais.

Ceux-ci sont également trop importants pour la mairesse de Chandler, Louisette Langlois. Le rail, situé en bord de mer sur le territoire de la municipalité, est déjà dans un piteux état, souligne-t-elle. « Je pense qu’ils vont être obligés de le refaire à neuf, ce n’est pas compliqué. Dans des secteurs, par exemple à Pabos Mills, on voit en dessous à cause des tempêtes maritimes qu’on a eues », déplore-t-elle.

Cette dernière craint que des opportunités d’affaires se perdent entre temps, l’utilisation des rails étant généralement moins dispendieuse que le transport maritime.

Le maire de New Richmond et président de la Société de chemin de fer de la Gaspésie (SCFG), Éric Dubé, espère que le gouvernement trouvera une façon de faire plus vite. Ce dernier s’attend d’ailleurs à des dépassements de coûts, 15 des 100 millions $ ayant déjà été investis depuis 2017 sur le chemin de fer acquis par Québec en mai 2015.

M. Dubé se réjouit néanmoins du fait que le gouvernement Legault ait réitéré son intention de réhabiliter la voie ferroviaire jusqu’à Gaspé, en plus de confirmer son intention d’absorber les dépenses supplémentaires au besoin. « Si ça prend 60 millions $ de plus, je comprends qu’il devrait être là », mentionne-t-il.

Depuis quatre ans, seule la portion reliant Matapédia et Caplan est fonctionnelle pour le transport de marchandises en Gaspésie. Le transport de passagers est pour sa part interrompu depuis 2011 entre Gaspé et New Carlisle; il a néanmoins été maintenu entre New Carlisle et Matapédia jusqu'à l'été 2013.

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