25 avril 2019

Jean-Philippe Thibault - jpthibault@medialo.ca

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©Photo pixabay.com

Depuis deux ans, le solde migratoire interrégional est positif en Gaspésie, mais plus de 700 postes sont toujours disponibles.

Mardi soir pendant le 7e et ultime match entre les Bruins et les Maple Leafs, les téléspectateurs ont pu voir leur toute nouvelle publicité avec le slogan « La Gaspésie a changé. Toi? ». Sur fond humoristique, la campagne tente de déboulonner certains mythes qui persistent à propos de la région, que ce soit le manque de bons emplois, de connexion Internet ou d’activités à faire au quotidien.

La campagne d’affichage sera également visible dans des abribus du centre-ville de Montréal et dans certains journaux. La Stratégie Vivre en Gaspésie s’est donné le moyen de ses ambitions en investissant 125 000$ dans son offensive pour inciter les gens à faire le grand saut.

La tactique n’est pas sans rappeler la campagne de promotion mise de l’avant par LM Wind Power il y a quelque temps déjà, qui s’était même payé un 15 secondes lors du Bye Bye 2016. Le pari avait d’ailleurs rapporté pour le fabricant de pales qui avait réussi à dénicher 300 travailleurs supplémentaires à l’aube d’une pénurie de main-d’œuvre qui allait frapper toute la province.

Sauf que cette fois, à peu près toutes les sphères d’activités sont touchées et toutes les MRC sont à la recherche de main-d’œuvre. Pour preuve, le site web de la Stratégie Vivre en Gaspésie affiche actuellement plus de 700 postes, dont plusieurs accessibles pour de jeunes professionnels de secteurs tous azimuts. Soudeur, ingénieur, électricien, directeur de recherche scientifique, directeur municipal, charpentier-menuisier, chef cuisinier, tuyauteur, directeur des ressources humaines, biologiste, agronome, botaniste, mécanicien, dessinateur; ce ne sont pas les emplois qui manquent. Et c’est sans compter tous les emplois dans le domaine de la santé ou ceux sans qualification particulière (mention spéciale à Subway qui est à la recherche d’artistes du sandwich).

Encore du travail à faire

Rappelons que depuis deux ans, le solde migratoire interrégional est positif en Gaspésie. C’est donc dire que plus de personnes déménagent dans la région plutôt qu’ils ne la quittent.  Mais il reste du travail à faire puisque la Gaspésie fait aussi partie des trois régions administratives (sur 17) où la population est globalement en décroissance, principalement en raison de son vieillissement.

La Gaspésie a ainsi le taux de remplacement le plus faible au Québec. Conséquemment, dans un contexte de multiplication des départs à la retraite, on recense 48 personnes de 15 à 24 ans pour remplacer 100 personnes de 55 à 64 ans, comparativement à 86 personnes pour la même tranche d'âge au Québec. D’où le manque criant de main-d’œuvre. On comprend donc mieux pourquoi la Stratégie Vivre en Gaspésie tente de séduire les jeunes talents à venir s’établir. « Les emplois disponibles sont multiples et diversifiés et les opportunités professionnelles n’ont rien à envier à celles des grands centres. Ici, c’est possible d’obtenir un poste à responsabilités élevées rapidement, explique l’agente de communication Stéphanie Collin, qui parle en toute connaissance de cause ayant elle-même fait le saut de la ville à la Gaspésie. La Gaspésie est aussi la région la plus branchée, si bien qu’à plusieurs endroits sur le territoire, un puissant réseau de fibre optique permet d’avoir accès à une connexion parmi les plus performantes au Québec. Il n’y a plus de limites pour les travailleurs de la région. » Restera maintenant à voir si le message touchera sa cible.