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06 mars 2019

Jean-Philippe Thibault - jpthibault@medialo.ca

Le Banc-des-Américains maintenant zone protégée

Banc-des-Américains

©Photo MPO

La zone de protection marine du Banc-des-Américains – avec ses 1 000 km2 – permet de protéger 0,02% des océans au pays, ce qui porte le total à très exactement 7,92%. L’objectif est de 10% d’ici 2020.

La zone de protection marine du Banc-des-Américains a été désignée par règlement aujourd’hui-même, ce mercredi 6 mars.

Il y a déjà belle lurette que les gouvernements provincial et fédéral travaillent de pair pour protéger ce vaste territoire marin de 1 000 km2, qui forme un quadrilatère du Cap Gaspé (à l’extrémité du parc national Forillon) jusqu’à l’Île Bonaventure, et qui s’étend sur 35 km vers l’Est. Le Banc-des-Américains avait été désigné comme site d’intérêt en 2011 au fédéral alors que l’an dernier, une annonce officielle avait été faite à la marina de Gaspé pour sceller la collaboration entre les deux paliers de gouvernement.

La zone de protection vise notamment à protéger les habitats des fonds marins et les espèces fourragères, en plus de faciliter le rétablissement d’espèces en péril, en particulier le rorqual bleu, le loup tacheté et le loup à large tête. 

Pêches et Océans Canada explique que la formation rocheuse particulière qui s’y trouve, alliée aux éléments nutritifs apportés par le courant de Gaspé, soutient une gamme foisonnante d’habitats et d’espèces marines. Rappelons que le 8 juin 2016, le ministre de l’époque avait lancé une vaste démarche visant à protéger 10 % des zones marines et côtières du Canada d’ici 2020. La zone de protection marine du Banc-des-Américains – avec ses 1 000 km2  – permet de protéger un autre 0,02% des océans au pays, ce qui porte le total à très exactement 7,92%.

Pêche

 

Qui dit zone protégée dit naturellement règlements associés. Pour résumer, le Banc-des-Américains a été scindé en deux sous-zones distinctes (voir image). Dans la première, plus sensible, la protection est plus rigoureuse. La pêche au mouillage, la pêche commerciale et la pêche récréative sont interdites (sauf pour la pêche autochtone à des fins alimentaires, sociales et rituelles). Cette sous-zone occupe une superficie d’environ 127 km2.

Dans la deuxième sous-zone, la pêche commerciale au casier, à la palangre et à la ligne à main est autorisée dans la mesure où elle ne vise pas certaines espèces fourragères. Les activités pétrolières et gazières, le rejet d'eaux usées et le rejet d'eaux grises par les grands navires sont interdits dans l'ensemble du territoire. « [Dans la sous-zone deux], les engins fixes vont être permis, donc les casiers de homards, de crabes et de poissons de fond. Toutes les pêches seront interdites dans la première, sauf exception », résume Mia Larochelle, coordonnatrice des pêches autochtones pour Pêches et Océans Canada. Cette seconde sous-zone est la plus vaste des deux avec ses 873 km2.

Transport maritime et tourisme

 

Pour le moment, le transport maritime en général est assez restreint dans ce secteur, à un point tel que le permettre n’est pas considéré comme pouvant compromettre l’atteinte des objectifs de conservation.

Pour les activités touristiques, qui consistent principalement en l’observation des mammifères marins, on juge que les risques sont faibles en raison des ports d’attache des opérateurs qui sont relativement éloignés, faisant en sorte que ce territoire leur est peu achalandé. Les impacts devraient donc être limités pour ces deux secteurs d’activités.

Rappelons en terminant que le Banc-des-Américains est le premier projet conjoint visé par l’Entente de collaboration Canada-Québec pour l’établissement d’un réseau d’aires marines protégées au Québec. Cette aire bénéficiera d’un double statut de protection, soit celui de réserve aquatique selon la législation du Québec et celui de zone de protection marine en vertu de la Loi sur les océans du Canada. La zone de protection marine du Banc-des-Américains est la portion fédérale de la réglementation d’un projet conjoint d’aire marine protégée Canada-Québec.

« Ça entraînera des répercussions significatives et positives sur la santé du golfe Saint-Laurent. Nous continuerons à collaborer avec le gouvernement du Québec pour désigner d’autres secteurs d’intérêt pour la désignation dans l’estuaire et le golfe du Saint-Laurent. Chaque nouvelle désignation nous permettra de protéger et de conserver des espèces importantes, en danger et menacées […] C’est un investissement important pour que nos écosystèmes continuent d’être en santé. L’effet sera durable pour les générations à venir », conclut Diane Lebouthillier, présente à Gaspé mercredi pour cette annonce.

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