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28 février 2019

Jean-Philippe Thibault - jpthibault@medialo.ca

Les chambres de commerce exigent davantage d’actions concrètes

ÉROSION DES BERGES

©Photo TC Media - Dominique Fortier

Dans 76 % des cas étudiés, il était plus rentable d’un point de vue économique d’agir que de ne rien faire.

La Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ) et celles de la Gaspésie unissent leurs voix pour demander la création d’un comité permanent pour trouver des solutions concrètes à l’érosion des berges; un facteur environnemental qui aura des répercussions économiques importantes pour les régions.

Dans une résolution adoptée cette semaine, le conseil d’administration de la FCCQ demande que ce comité permanent soit doté des ressources techniques et financières à la hauteur de leurs ambitions. Rappelons qu’en 2016, la firme Ouranos avait chiffré à 1,5 milliard de dollars les coûts de la dégradation des zones côtières du Saint-Laurent sur 50 ans (voir dernier paragraphe et tableau).

Le problème est donc bien réel et les Chambres de commerce de la Baie-des-Chaleurs, de Rocher-Percé, de Gaspé et de la Haute-Gaspésie demandent à ce qu’un comité permanent se penche sur la question, comme pour prévoir une voie de contournement pour assurer la sécurité des résidents de la Haute-Gaspésie. On se rappellera qu’en décembre 2016, certains citoyens de La Martre avaient été à toute fin pratique isolés en raison de l’affaissement de portions de routes côtières aux deux extrémités de la municipalité, suites aux grandes marées. Le même scénario s’était produit 20 ans plus tôt.

À Percé, l’érosion du littoral fait partie de la réalité au quotidien et plusieurs milliers de dollars sont investis à chaque printemps pour se mettre belle afin d’accueillir la manne de visiteurs estivaux. Le tout nouveau projet de protection et de réhabilitation du littoral inauguré l’an dernier aura nécessité des investissements de 20 millions de dollars. « En siégeant sur de tels comités, la communauté d’affaires gaspésienne s’assurera que les initiatives visant à réduire l’effet de l’érosion des berges correspondent réellement aux besoins spécifiques de la région et aux particularités de chacune des MRC », analyse Maurice Quesnel, directeur de la Chambres de commerce de la Baie-des-Chaleurs.

Récidive

 

À la suite des événements météorologiques en décembre 2016, une première demande avait été adressée aux gouvernements du Canada et du Québec pour obtenir des gestes concrets et éviter à court terme de revivre la paralysie survenue à ce moment. L’objectif était aussi de planifier des solutions durables pour la protection des infrastructures indispensables au développement économique de la région.

« Les experts s’entendent tous sur la répétition des événements climatiques extrêmes dans les années à venir. Nous unissons donc nos voix pour réclamer aux différents paliers gouvernementaux la planification rapide des sommes nécessaires dans leurs budgets respectifs », ajoute Maurice Quesnel.

Le président-directeur général de la FCCQ, Stéphane Forget, estime quant à lui que les entreprises et les chambres de commerce sont bien au fait des préoccupations locales et qu’il sera essentiel d’inclure la communauté d’affaires au sein des comités nationaux et régionaux sur la question.

Des centaines de millions en jeu

 

En 2016, la firme Ouranos s’était penchée sur la question et avait présenté des chiffres ahurissants quant à la dégradation des zones côtières du Saint-Laurent. Son analyse était catégorique en soulignant de but en blanc « de graves conséquences économiques et environnementales sans une intervention rapide et concertée ».

Dans une étude préparée en collaboration avec l’UQAR, on évaluait que l’érosion des côtes au cours des 50 prochaines années pourrait mettre en danger des milliers de bâtiments publics et privés, mais aussi des infrastructures routières et ferroviaires, pour des pertes totales évaluées à plus de 1,5 milliard de dollars …. et ce sans compter les impacts indirects des changements climatiques sur l’économie régionale, la santé, le tourisme et les écosystèmes, qui pourraient encore faire augmenter considérablement la note.

Dans un échantillonnage de certains secteurs névralgiques aux Îles-de-la-Madeleine, à Percé, Carleton-sur-Mer, Maria et Rivière-Ouelle, on estimait que dans 76 % des cas étudiés, il était plus rentable d’un point de vue économique d’agir que de ne rien faire.

Rappelons qu’en 2017, le gouvernement provincial avait prévu un budget de 45 millions de dollars sur cinq ans pour diminuer les effets de l’érosion des berges. Un montant qui avait été jugé insuffisant pour plusieurs alors que les Îles-de-la-Madeleine à elles seules n’auraient pas assez de cette enveloppe pour leurs propres problèmes.

 

Coût de l'érosion des berges sur 50 ans
  Bâtiments et terrains Routes et chemins de fer TOTAL
Bas-Saint-Laurent 389,7 M$ 109,0 M$ 498,7 M$
Côte-Nord 189,5 M$ 57,8 M$ 247,3 M$
Gaspésie / Les Îles 168,1 M$ 608,8 M$ 776,9 M$
TOTAL 747,3 M$ 775,6 M$ 1 522,9 M$

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