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07 novembre 2018

Jean-Philippe Thibault - jpthibault@medialo.ca

Fermeture définitive du Bonichoix de Rivière-au-Renard

AFFAIRES

Bonichoix

©Jean-Philippe Thibault - Gaspésie Nouvelles

Trente-cinq personnes perdent ainsi leur emploi avec la fermeture du Marché Bonichoix de Rivière-au-Renard.

Devant l’impasse quant à l’avenir du Marché Bonichoix de Rivière-au-Renard – la Coopérative étant devenue insolvable – les membres réunis au Centre Élias-Dufresne ont suivi les recommandations du conseil d’administration et ont voté pour la faillite hier soir, dans une proportion de 88 contre 46. Trente-cinq personnes perdent ainsi leur emploi.

Dans un premier temps, les gestionnaires ont expliqué avoir tenté de relancer les activités du marché d’alimentation, mais que les tractations ont été difficiles avec leur chaîne Sobey’s. Plusieurs clauses avaient pourtant été réglées. Suite à la fermeture de la Quincaillerie Coop, la liquidation de l’inventaire, la vente de l’immeuble et la trouvaille d’une police d’assurance pour se prémunir contre d’éventuelles inondations, le scénario envisagé pour la pérennité des activités voulait que la bannière passe du Marché Bonichoix au Marché Tradition.

« La marque Tradition offrait un meilleur panier d’épicerie, un plus large éventail de produits avec des marges de profitabilité plus intéressantes pour le commerce. La publicité était plus importante et ça permettait aussi une relance en tant que nouvelle entité commerciale toujours gérée sous une étiquette de coop », explique Daniel Martin, président du conseil d’administration depuis 18 mois.

Un accord de principe avait été entendu et les nouveaux uniformes avaient même été achetés. Selon le conseil d’administration, Sobey’s Québec a cependant décidé d’interrompre ce processus sous réserve de signer une nouvelle convention avec la coopérative.

L’actuelle convention était d’une durée de 10 ans et devait se terminer en 2021. Les gestionnaires ont cependant convenu que la nouvelle convention proposée était jugée « nettement trop longue pour avoir une relation d’affaires sérieuse ». Les subsides ou subventions n’étaient d’ailleurs pas assez intéressantes selon eux pour couvrir les frais d’opération pour cette durée. Deux spécialistes de Raymond Chabot Grant Thornton et de la Fédération des coopératives d’alimentation du Québec ont été mis sur le dossier et en sont venus à la même conclusion que cette offre n’était pas viable à long terme.

Ventes en baisse

Depuis 4 ans, le chiffre d’affaires a diminué considérablement. Au 27 octobre, le volume des ventes annuel était d’environ 4,3 millions de dollars, alors que pour assurer la rentabilité d’un marché d’alimentation de cet ordre, il aurait fallu des ventes entre 5,3 et 5,5 millions. Dans la dernière année seulement, les ventes ont diminué de 300 000$ comparativement à la précédente.

Le conseil d’administration – bénévole – a aussi dressé le portrait de la situation alimentaire à Rivière-au-Renard il y a 5 ans, précisant que les volumes de ventes en aliments pour la municipalité étaient d’environ 12 millions de dollars, séparés entre trois commerçants. Ce volume a diminué et se situe actuellement entre 7 ou 8 millions. L’exode des achats vers le centre-ville de Gaspé serait donc un des facteurs de cette faillite. « Les ventes ont chuté de millions de dollars depuis 2013 et les perspectives de relances s’en trouvaient diminuées. Tant qu’on n’avait pas l’aval du principal partenaire fournisseur d’alimentation, ça freinait notre relance », ajoute Daniel Martin.

Une proposition aux créanciers avait d’ailleurs été autorisée avec Desjardins, la Banque Nationale et la SADC. Les trois entités avaient accepté d’effacer de l’ardoise des dettes de 750 000$ contre un versement de 25 000$. Cependant, l’incapacité d’arriver à une entente avec Sobey’s pour la relance des activités a été le dernier clou sur le cercueil.

« Ça devenait comme une course à obstacles puisqu’il n’y avait pas plus d’engagement que ça de notre principal partenaire [Sobey’s Québec] dans chacune des étapes réalisées. Est-ce qu’un dossier comme celui de Rivière-au-Renard avait une emprise économique justifiant des efforts de leur part? Le questionnement vaut la peine d’être lancé », analyse le président du conseil d’administration.

Rappelons que la dernière livraison de vivres remontait au 19 octobre et une fermeture temporaire avait été annoncée plus tard, le 27 octobre. Pour les salariés, le processus de mise en faillite donne accès au Programme de protection des salariés, venant garantir un montant maximal de 3 700$ pour les salaires et les vacances impayés.

Excluant les membres du conseil d’administration, très exactement 192 des 1376 membres de la coopérative étaient sur place, soit tout juste un peu plus de 15%.

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