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30 octobre 2018

Jean-Philippe Thibault - jpthibault@medialo.ca

Un prix national pour Mario Mimeault

HISTOIRE

Mario Mimeault

©Photo tirée de Facebook / Marie-Claude Brière

Mario Mimeault à la Librairie Alpha lors du lancement de son ouvrage.

Paru l’an dernier, La pêche à la morue en Nouvelle-France vient de valoir à son auteur Mario Mimeault le prestigieux Prix Lionel-Groulx.

Ce dernier récompense le meilleur ouvrage portant sur un aspect de l’histoire de l’Amérique française, s’imposant par son caractère scientifique. La distinction a été remise à la mi-octobre lors du 71e Congrès de l’Institut d’histoire de l’Amérique française.

Pour expliquer son choix, le jury a indiqué que l’ouvrage de l’historien gaspésien se penche sur un sujet mal étudié jusqu’à présent – la pêche à la morue sous le Régime français – mais qui représente cependant une contribution importante à l’histoire économique de la Nouvelle-France. Le principal intéressé s’est dit heureux que son travail soit reconnu, mais pas surpris outre mesure d’être couronné vainqueur en regard des autres thématiques abordés cette année par ses condisciples.

« Je suis content parce que j’ai réussi à attirer l’attention sur un sujet qui méritait d’être traité […] Ceux qui ont présenté leur candidature exposaient des sujets déjà éculés et utilisés comme la traite des fourrures ou l’exploitation des seigneuries. Un seul sujet n’avait jamais été touché et c’est celui de l’industrie nationale de la pêche à la morue. »

Rétablir l’histoire

L’idée d’écrire sur la pêche à la morue s’est imposée d’elle-même pour Mario Mimeault, voyant l’importance de ce sujet qui a été sciemment évacué du cursus scolaire au fil des ans. « Les manuels d’histoire qu’on a, ils ne parlent pas des pêches. Rappelez-vous vos manuels d’école et dites-moi quand vous en avez entendu parler? On n’en fait tout simplement pas mention. » L’historien renchérit en précisant que les coureurs des bois ont toujours intrigué, contrairement aux pêcheurs qui n’ont jamais vraiment eu droit au mérite qui leur revient.

« Le manuel d’histoire qui a été le plus utilisé au Québec est celui de Vaugeois et Lacoursière. Denis Vaugeois – qui est mon éditeur en passant chez Septentrion – m’a dit personnellement que lorsqu’il avait écrit l’histoire de la Nouvelle-France, il mentionnait que l’économie reposait sur deux choses : le castor et la morue. Ils ont parlé du castor, mais jamais de la morue. »

Et Mario Mimeault en sait quelque chose pour avoir épluché tous les manuels scolaires pendant ses 30 ans de carrière comme enseignant en histoire à Rivière-au-Renard. Que quelqu’un puisse enfin mettre sur papier cette réalité historique remet en perspective un pan de l’histoire jusqu’ici pratiquement oublié. « Le livre démontre qu’il y a une industrie de la pêche qui a pris forme sous le Régime français, ce qui n’a jamais été pris en compte par les historiens avant aujourd’hui […] Il y avait un vide dans l’histoire nationale et il y avait lieu de le remplir. On a une économie qui repose sur les pêches et dont personne ne parle. Pourtant, on est un élément dynamique de l’économie. »

Mario Mimeault s’est notamment appuyé sur une foule d’acte notariés de l’époque pour mener à bien ses recherches, permettant ainsi de voir l’histoire des pêches au travers de la lorgnette des Canadiens, et non pas celle des Français.

L’historien compte près d’une vingtaine de livres à son actif, dont La Gaspésie : histoire en bref, Destins de pêcheurs et Gaspé au fil du temps, cosigné avec Fabien Sinnett. Rappelons qu’en 2000, Mario Mimeault recevait le Prix du Gouverneur général du Canada pour l'excellence en enseignement de l'histoire canadienne.

Commentaires

31 octobre 2018

Jean-Marie Fallu

Bravo Mario pour ce prix prestigieux si bien mérité!

31 octobre 2018

Pierre-Luc Laflamme

Félicitations à toi Mario, celui qui a grandement contribué à faire naître en moi l'Amour de l'histoire!!!

1 novembre 2018

Mary-May Bernatchez

Bravo M Mimeault pour ce prix bien mérité.

2 novembre 2018

Mylène Fortin

Wow ! Tellement heureuse de vous revoir cher Professeur, vous qui avez tellement marqué ma vie sans le savoir. Je parle souvent de vous à mes enfants, de votre grand savoir et combien j'aimais vous écouter nous raconter l'histoire. J'avais l'impression de vivre dans les scénarios tellement vous saviez bien nous transmettre l'histoire. Merci pour tout et félicitations pour votre œuvre entière. Mylène Fortin / Finissante de 1988 à C. E. Pouliot.

2 novembre 2018

Jean-Claude Plourde

Bravo pour cette récompense de tes efforts personnels afin de faire reconnaître la Gaspésie. Pleinement mérité Salutations!

2 novembre 2018

Jean Yves Dupuis

Toutes mes félicitations à toi Mario. À vrai dire, je ne suis pas surpris de ce prix légitimement bien mérité; j'ai lu avec intérêt ce bijoux. Merci de nous présenter cette si importante facette de notre histoire.Tu remets les pendules à l'heure.. Bonne lecture aux personnes qui n'ont pas lu ...un beau cadeau de fêtes à offrir.

4 novembre 2018

Martin Pâquet

Félicitations Mario pour ce prix amplement mérité! C'est la digne reconnaissance qui va de soi pour un de nos grands historiens.

21 novembre 2018

Jean Fortin

Bravo Mario!

13 décembre 2018

Nicolas méthot

Bravo, une recherche magistrale que je lis avec le plus grand intérêt.Q

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