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18 mars 2024

Jean-Philippe Thibault - jpthibault@medialo.ca

La fin d’Ensemble pour l’avenir durable du Grand Gaspé

GASPÉ

Lise Chartrand

©Photo Médialo – Archives

Lise Chartrand.

Le regroupement écologiste Ensemble pour l’avenir durable du Grand Gaspé met un terme à ses activités, après une douzaine d’années.

Les 25 membres toujours actifs ont décidé en assemblée générale de dissoudre leur organisme à but non lucratif, créé en 2012 en lien avec des projets de forage pétrolier. Ensemble pour l’avenir durable du Grand Gaspé explique que le manque de ressources financières et humaines a notamment pesé dans la balance.

« Ça exige de faire du travail de bureau, des réunions, des procès-verbaux, de la comptabilité; la structure devenait trop lourde pour ceux qui s’impliquent le plus et plus personne n’avait envie de faire ces travaux-là. Ça prend aussi des sous et d’aller chercher du financement. Ça devenait exténuant », précise Lise Chartrand, la présidente et porte-parole. Celle-ci a été pendant plusieurs années le visage de l’organisation, qui à son apogée comptait plus de 200 membres.

Ensemble pour l’avenir durable du Grand Gaspé a vu le jour au début des années 2010 dans la foulée d’une nouvelle tentative pour l’exploration et l’exploitation d’hydrocarbures sur le territoire (entre 1860 et 1913 seulement, pas moins de 57 compagnies pétrolières ont déjà tenté le jeu de l’aventure pétrolière à Gaspé).

Le controversé projet Haldimand IV a notamment marqué les esprits et cristallisé dans l’imaginaire collectif une certaine idée de développement pétrolier « désordonné ». Le forage de Pétrolia était situé à environ 350 mètres des maisons les plus près, dans le secteur de la rue Forest, ce que plusieurs ont vertement critiqué et ne croyaient pas possible.

Les avis divergeaient par ailleurs entre la préservation du territoire et l’afflux économique potentiel d’un gisement qui aurait théoriquement pu permettre d’extraire 7,7 millions de barils brut, l’équivalent à l’époque de 23 jours de consommation pour le Québec. Des affiches de « Oui à la fracturation hydraulique » et de « Non à la fracturation hydraulique » ont aussi poussé, à l’image d’un référendum sur la souveraineté. La firme Junex projetait aussi à l’époque des projets comme ceux de Galt.

« C’était un gros dossier local. Les gens se sentaient très concernés puisqu’il y a eu un peu un effet de surprise de voir débarquer ce projet. Je ne dis pas que les gens étaient tous méfiants, mais il fallait avoir plus d’informations […] Il fallait aussi questionner les élus qui avaient ouvert la poste à une certaine possibilité d’exploration, sans trop consulter. Ce n’est pas juste la question environnementale, mais aussi comment c’est arrivé et quel est ce processus qui fait en sorte que le citoyen ne soit au courant; les gens ne savaient pas que la loi permettait d’aller explorer le sous-sol de terrains privés », note Lise Chartrand.

Pétrolia et Junex ont finalement été avalés dans un jeu de fusion et de rachat. Québec a plus tard adopté, en 2022, une loi mettant fin à toutes les activités de recherche et d'exploitation des hydrocarbures au Québec. Lise Chartrand retient de l’expérience d’Ensemble pour l’avenir durable du Grand Gaspé qu’une mobilisation citoyenne bien ordonnée peut mener à des résultats tangibles.

« Je le dis très humblement, mais on a pu démontrer que lorsqu’on fait une démarche sérieuse et pacifiste, on peut changer les choses. On entend souvent parler qu’on n’y peut rien, mais on a démontré qu’en se rassemblant, en maintenant la pression, il peut y avoir des résultats. C’est ce qu’on a réussi aussi à réaliser. »

À noter en terminant que le mandat accordé à Ensemble pour l’avenir durable du Grand Gaspé à propos de l’aspect environnemental pour le retour du train en Gaspésie a été transféré à la Société de conservation ZICO de la Baie-de-Gaspé, présidée par Margret Grenier.

Commentaires

18 mars 2024

gagnon.roger@gmail.com

Les fermetures se continuent à L'Est de Rimouski. Laisons mourir le gaspésien et cloturons le caribou. La Norvège s'enrichit en vendant son pétrole aux écolos européens et a une politique réelle de dinamisation des régions. Bof, icitte on est à la mode des boutefeu. Je Peine à chaque fermeture à l'EST de Rimouski

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