18 mars 2024

Carolanne d'Astous Paquet - cdastous@medialo.ca

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©Photo tirée de la page Facebook des Fruits de Mer de l'Est-du-Québec

L’usine de transformation de fruits de mer venait d’investir quatre millions de dollars dans l’ajout d’une nouvelle ligne de production de homard

« Cette décision difficile est due à plusieurs facteurs, notamment la diminution de l’approvisionnement des matières premières de base, le manque d'employés et les défis financiers croissants », peut-on lire dans un communiqué de la maison mère, Royal Greenland. Elle ajoute que la baisse continue des quotas de crevettes et l’augmentation des prix côtiers ont notamment contribué à la décision de fermer.

L’usine de transformation de fruits de mer venait d’investir quatre millions de dollars dans l’ajout d’une nouvelle ligne de production de homard. Elle avait reçu une autorisation en octobre afin de transformer celui provenant du Québec, alors que son permis permettait jusque-là uniquement de travailler avec ceux des provinces maritimes. Elle était aussi l'une des trois usines à transformer la crevette nordique avec Rivière-au-Renard et L’Anse-au-Griffon. Les Fruits de Mer de l’Est employait une centaine de personnes et transformait plusieurs millions de livres de crevettes, de crabe et de homard par année. Elle avait aussi recours à de la main-d'oeuvre provenant du Mexique. L'entreprise avait par exemple accueilli 36 nouveaux travailleurs étrangers temporaires en mars 2022.

« Nous sommes conscients que la fermeture aura un impact important sur la communauté de Matane et sur l'industrie des fruits de mer de la région. Nous reconnaissons l’importance de notre équipe dévouée de travailleurs et chercherons des solutions pour les soutenir dans cette transition difficile. Nous tenons à remercier nos employés, nos partenaires d'affaires et la communauté de Matane pour leur soutien au fil des années », explique l’entreprise, toujours par communiqué.

Le secteur agroalimentaire ébranlé

La fermeture d’une entreprise aussi importante que Les Fruits de Mer de l’Est a créé une onde de choc en région ce matin. La copropriétaire de l’entreprise Le Légumier de l’Est, Sara Durette, s’inquiète pour l’avenir des usines de transformation en province. « Si personne ne transforme au Québec, comment fait-on pour manger des produits locaux? », lance-t-elle.

« Depuis quelques années, le secteur de l’agroalimentaire souffre et ça, dans tous les secteurs d’activités. Étant moi-même transformatrice, je vis les hausses et c’est difficile de s’ajuster sans perdre la clientèle. Je pense que le consommateur peut aider à améliorer les choses. Consommer moins et mieux devrait faire partie du vocabulaire des Québécois. S’informer sur la provenance des produits dans nos assiettes et prioriser les circuits courts est, à mon avis, la meilleure solution pour aider de façon rapide et concrète », renchérit l’entrepreneure.