Carrières dans votre région Avis de décèsÉdition Électronique

Recherche

Recherche par terme

Journaliste

Date de parution

_

Catégories

Économique

Retour

27 février 2024

Jean-Philippe Thibault - jpthibault@medialo.ca

Plus de 1,4 million engagés face à la crise des pêches

RIVIÈRE-AU-RENARD

Pêche

©Jean-Philippe Thibault - Gaspésie Nouvelles

Bruno Bertnatchez, directeur général de la MRC de La Côte-de-Gaspé, Daniel Côté, préfet de La Côte-de-Gaspé et maire de Gaspé, et Claudio Bernatchez, directeur général de l’Association des capitaines propriétaires de la Gaspésie.

Six mois après une première rencontre avec différents acteurs du domaine des pêches, principalement à la crevette, la MRC de La Côte-de-Gaspé faisait le point ce matin sur cet enjeu névralgique qui fragilise tout un pan de l’économie.

Depuis la mise en place d’une cellule de crise en août, plus de 1,4 million de dollars ont été engagés, sur une période de trois ans. Un conseiller en diversification d’entreprise sera embauché (coût estimé 493 000$), un soutien personnalisé aux entreprises affectées a été mis sur pied (331 000$) et des études sur l’impact économique de la crise actuelle (318 000$) sont ou seront réalisées.

« Il y a d’autres actions qui vont venir. C’est du long terme. On a un paquebot à faire virer alors ça ne se fera pas sur un 10 cennes », résume le directeur général de la MRC de La Côte-de-Gaspé, Bruno Bernatchez. Un forum économique sur la question pourrait aussi être organisé à l’automne. Des pistes de diversification « qui sortent de la boîte » devraient par ailleurs être proposées.

Parallèlement, une tournée d’entreprises a déjà été effectuée conjointement par la SADC et la Chambre de commerce afin de prendre le pouls de la situation financière actuelle d’une trentaine d’entreprises de Rivière-au-Renard.

Certaines d’entre elles dépendent en totalité ou en partie de l’industrie de la pêche. Le ralentissement des activités entourant la crevette nordique ruisselle déjà jusque dans leur propre chiffre d’affaires. Le maire Daniel Côté évalue à 1000 le nombre d’emplois sur la sellette actuellement dans le Grand Gaspé. « Si c’était une grande usine de 1000 jobs qui fermait demain matin, les ministres se garrocheraient ici pour venir nous aider et annoncer des trucs. Mais quand ce sont 30 ou 40 PME qui souffrent, ça semble moins urgent », analyse-t-il.

Revoir le modèle d’affaires

 

Si les sommes allouées ci-haut ne sont pas des aides directes aux pêcheurs et à l’industrie pour payer les factures, elles permettent à tout le moins de prévoir un peu mieux l’avenir. « C’est quelque chose de réconfortant dans les circonstances, estime Claudio Bernatchez, le directeur général de l’Association des capitaines propriétaires de la Gaspésie. Ça nous permet peut-être pour une première fois de s’arrêter et de se questionner à savoir quel genre d’industries on veut avoir dans le futur. »

Ce dernier rappelle cependant que le défi demeure entier. Différentes flottilles éprouvent des difficultés depuis 2020 en raison de la fermeture de zones de pêche ou de moratoire. Des moyens devront être donnés à l’industrie à court terme pour pouvoir s’en sortir, estime-t-il. « Il reste énormément à faire encore. C’est pas le combat d’une entité, c’est celui d’une industrie. Il faut avoir des répercussions positives maximales sur les communautés côtières. »

Crevette matane

©Photo Gracieuseté - Roman Pelletier

Claudio Bernatchez ajoute qu’il faudra peut-être également revoir les paradigmes historiques et miser dans le futur sur une valeur ajoutée des produits de la mer. « C’est une culture qui remonte à l’arrivée des Basques, avant même celle de Jacques Cartier où on ne pensait jamais voir le bout du Saint-Laurent. Là, on est peut-être en train d’en voir le bout. Si on ne le réalise pas collectivement, on ne sera pas en mesure d’apporter des solutions concrètes et durables pour le futur. Si on se donne la peine, on va être en mesure d’établir une économie plus diversifiée, pour tranquillement délaisser la fameuse culture de quantité pour aller vers la culture de qualité avec des produits de niche et de valeur ajoutée. Il faut voir le résidu comme étant plus payant que le filet [de poisson] lui-même. »

À noter en terminant que les 1,4 million de dollars engagés jusqu’à présent proviennent de différents paliers de gouvernement, soit le provincial (MEIE, MAPAQ, CISSS), le fédéral (Développement économique Canada pour les régions du Québec) et le municipal (MRC). Des industriels de la transformation et l’ACPG ont aussi contribué financièrement au projet. Québec a par ailleurs annoncé ce matin un soutien financier de 3,8 millions de dollars dans différentes mesures (un autre texte suivra).

Commentaires

Inscrivez votre commentaire

Politique d'utilisation Politique de confidentialité

Agence Web - Caméléon Média