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26 février 2024

Jean-Philippe Thibault - jpthibault@medialo.ca

TREQ poursuit ses démarches

QUÉBEC

Aéroport Gaspé

©Photo Jean-Philippe Thibault - Gaspésie Nouvelles

L’achalandage est en baisse de 30% depuis le début de l’année à l’aéroport Michel-Pouliot de Gaspé.

La coopérative de transport aérien régional TREQ poursuit ses démarches afin de doter le Québec d'un service de transport aérien régional.

Six nouveaux administrateurs ont joint le conseil d'administration suite à l’assemblée générale annuelle qui se tenait la semaine dernière. Éric Larouche demeure le président. Selon l’organisation, les participants ont réaffirmé leur volonté de voir prendre forme un service de transport aérien qui desservira convenablement les régions et qui supportera le développement de leur communauté. 

« Avec des nouveaux administrateurs, c'est une nouvelle motivation et les différentes compétences autour de la table nous permettront, sans doute, de donner un nouvel élan à nos démarches, explique Éric Larouche. La situation du transport aérien régional n'a pas changé depuis le constat de TREQ, appuyé d'études d'experts. Notre déficit de service, comparativement à nos voisins du Canada, est immense. » 

En 2021, selon l’Institut de recherche en économie contemporaine, les Québécois utilisaient moins le transport aérien régional que leurs homologues de l’Ontario, de l’Alberta ou de la Colombie-Britannique. Le prix moyen des billets au Québec était 53% supérieur à ceux de l’Alberta.

À Gaspé, l’achalandage est en baisse de 30% depuis le début de l’année. Depuis le départ d’Air Canada en 2020, Pascan et PAL Airlines ont pris le relais. Actuellement, les deux transporteurs offrent respectivement cinq et deux vols hebdomadaires vers l’aéroport Michel-Pouliot.

Gaétan Lelièvre, ex-député de Gaspé et maintenant derrière une firme de service-conseil en développement régional, a récemment vu des billets allers-retours vers Montréal affichés entre 1400$ et 1800$. « Dans l’état actuel des choses, c’est presque une insulte aux régions. Le transport est une condition de base au développement. En 2024, le temps est important. C’est un outil essentiel. Que ça s’appelle TREQ ou XYZ, l’important c’est que le gouvernement admette que le statu quo n’est plus envisageable et qu’on sorte du paradigme historique qui a toujours fait en sorte qu’on était mal desservis. Il faut mettre de nouvelles solutions en place et TREQ semble l’une d’elles. Il y en a peut-être des meilleures, mais on a le devoir de les examiner. »

La mission de TREQ, elle, est toujours de doter le Québec d'un réel transporteur aérien au service des régions et de leur développement, tout en assurant l'offre de billets d'avion à bas prix. La coopérative veut déployer cinq avions Q400 de 78 places sur plusieurs destinations du Québec, dont Sept-Îles, Baie-Comeau, les Îles-de-la-Madeleine, Gaspé, Mont-Joli, Rouyn-Noranda, Wabush et Saguenay. Les vols allers-retours les plus chers sont actuellement chiffrés entre 318$ et 425$ (une mise à jour est prévue dans les prochaines semaines et les prix pourraient être appelés à augmenter).

« Est-ce qu’on se lance dans de la vraie innovation et qu’on s’offre nous – la collectivité québécoise – un outil qui va enfin nous permettre de vraiment se développer économiquement?, lance Éric Larouche. On veut offrir des tarifs bas. On fait le pari que les études sont réelles; qu’il y a un déficit aérien. Que si on arrive avec des avions adaptés pour faire du volume, on va être capable d’amener une tarification conséquente. »

Ottawa s’était précédemment montré ouvert aux démarches de TREQ avec le consentement d’un prêt de 3,5 millions de dollars. D’autres joueurs privés et institutionnels évaluaient que leur plan d’affaires pouvait tenir la route. Québec était cependant plus réticent à délier les cordons de la bourse et avait passé son chemin suite à une demande d’aide financière de 4 millions. Le provincial avait plutôt opté pour son programme de billets allers-retours à 500$.

« Le gouvernement n’a pas voulu faire un prêt de 4 millions, mais le programme d’aide pour l’achat de billets d’avion coûte des dizaines de millions par année. Au lieu de régler le problème à la source, on aime mieux encourager des entreprises qui sont non performantes. On subventionne la médiocrité », lance sans détour Gaétan Lelièvre.

TREQ compte actuellement quelque 13 500 membres. Le président dit vouloir partager et diffuser les informations auprès de ceux-ci, qui peuvent devenir des ambassadeurs de marque pour la coopérative, qui continue de regarder vers l’avenir et qui poursuivra ses démarches dans les prochains mois.

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