Malgré tout, le député de Gaspé préfère se montrer optimiste à l’aube du temps des Fêtes et à l’heure des bilans. Et ce même si l’épée de Damoclès d’une perte de circonscription en Gaspésie appartient au domaine des possibles. « C’est particulier d’avoir cette réalité-là à l’intérieur de notre première année, convient celui qui a été élu en octobre 2022. Du jour au lendemain, les perspectives du comté évoluent de manière assez drastique […] Au quotidien, on est dans nos dossiers et on ne se pose pas la question constamment. Mais quand tu t’y arrêtes, ça nous apparaît un peu surréaliste. Ça m’apparait un peu démesuré honnêtement, Je ne vois pas concrètement demain matin si ça concrétise comment on va arriver à faire ça. »

D’un point de vue national, les appuis envers le gouvernement Legault semblent s’être effrités depuis la défaite dans Jean-Talon. À la blague, le premier ministre a dit avoir demandé une boussole au père Noël. L’aiguille des sondages elle pointe vers le bas. Selon le site Qc125, le Parti québécois aurait une longueur d’avance considérable dans Gaspé à 54% des intentions de vote contre 26% pour la CAQ (avec une marge d’erreur de 9%), ce qui ne décourage toutefois par le député.

« Je ne m’attarde pas à ça plus qu’il faut, dans le sens où j’ai une feuille de route, des dossiers, des livrables auxquels je m’attaque à tous les jours. On n’a pas chômé et livré plusieurs éléments après un an. Il reste encore trois ans [avant les prochaines élections] C’est long en politique. Je me concentre sur ce que j’ai à faire chez moi. »

Faits saillants

 

Stéphane Sainte-Croix souligne d’ailleurs plusieurs dossiers locaux et régionaux qui ont avancé dans la dernière année, à commencer par la confirmation en juin en compagnie de la ministre aux Transports, Geneviève Guilbault, de la réhabilitation du rail jusqu’à Gaspé avec à la clef une enveloppe de 517,8 millions de dollars pour le tronçon à partir de Port-Daniel-Gascons. Ou encore la création en août d’un bureau de projets en érosion et en submersion côtières. Il cite aussi l’offre de programme au Cégep de la Gaspésie et des Îles – qui vient d’annoncer l’ouverture de Techniques policières en 2025 au campus de Gaspé – parmi ses faits saillants de la dernière année, ainsi que la création du programme DÉPART qui offre 75 millions de dollars aux PME des MRC les plus dévitalisées, dont celles de la Gaspésie. « Quand je regarde la feuille de route des derniers mois, je suis très satisfait », résume-t-il.

Tout n’est pas parfait, mais le député voit poindre plusieurs éléments positifs dans des dossiers aussi divers que névralgiques, que ce soit la crise dans l’industrie de la crevette nordique (Stéphane Sainte-Croix est adjoint gouvernemental du ministre des Pêcheries, André Lamontagne) ou encore les problèmes de transport aérien régional (même si le transport aérien est de juridiction fédérale).

« Aux pêches, il y a des dialogues avec les parties prenantes; une perspective d’avenir pour le sébaste de plus en plus réconfortante. On voit de la lumière et on sent une ouverture avec l’industrie. Il faut profiter des crises qu’on traverse pour faire les choses différemment. Comme dans le transport aérien. Ce n’est pas un dossier facile. Il n’y a pas de miracle, pas de baguette magique, mais une volonté gouvernementale de trouver des solutions. Il y a des conditions gagnantes à réunir : récurrences fiables chez les transporteurs, encourager le développement de l’offre, une meilleure offre de services. C’est clair que d’une façon ou d’une autre, ça va prendre une présence de l’État pour les compagnies qui sont intéressées par les dessertes régionales. Il ne faut négliger aucune option. »

Le député indique que le travail se poursuit également sur l’émergence de la Zone Bleue à Grande-Rivière, Ste-Thérèse-de-Gaspé et Rimouski « pour la faire aboutir dans les meilleures conditions ». Selon nos informations, tout serait ficelé mais le gouvernement attendrait un moment plus opportun pour annoncer des millions en investissements alors que les négociations se poursuivent pour le renouvellement de la convention collective des employés de la fonction publique.

Stéphane Sainte-Croix désire également que la Gaspésie profite des retombées à venir avec le développement de plusieurs milliers de mégawatts d’énergie éolienne. N’aurait-il donc pas été logique d’exiger un contenu industriel local et régional dans les futurs parcs éoliens, comme à l’époque? Pas nécessairement, rétorque le député. Rappelons par exemple que c’est Vestas, un fabricant du Danemark, qui fabriquera les turbines et autres composantes des 34 éoliennes du parc Apuiat sur la Côte-Nord.

« Le chemin parcouru en 20 ans fait en sorte que l’industrie a changé. Nous ne sommes plus seuls dans la dynamique éolienne au Canada, en Amérique du Nord et de façon mondiale. Si on veut s’assurer d’avoir les meilleurs coûts possibles pour l’industrie, il faut laisser la chance aux joueurs de se positionner dans le marché. Je suis confiant que nos entreprises au Québec et en Gaspésie vont être en mesure de répondre favorablement au défi énergétique qui s’en vient avec l’expertise développée. »

Au final, Stéphane Sainte-Croix indique que la cohésion est de plus en plus palpable au sein des 89 députés de la CAQ, qu’il a pris ses aises depuis son arrivée en poste il y a plus d’un an et qu’il sait mieux comment aborder ses dossiers. « Ça donne des résultats concrets pour la région et des projets majeurs qui progressent », conclut-il.