La motion a été présentée conjointement par le député péquiste des Îles-de-la-Madeleine, Joël Arseneau, et la députée caquiste de Bonaventure, Catherine Blouin. Les 104 élus sur place hier ont tous approuvé la motion, dont le résultat sera acheminé au Directeur général des élections.

Joël Arseneau a tenu à rappeler qu'un territoire aussi vaste « éloignerait encore davantage les citoyens de leur député, affecterait la qualité des services offerts dans les bureaux de circonscription et ne pourrait refléter adéquatement les multiples particularités régionales de cette circonscription ».

La nouvelle circonscription de Gaspé-Bonaventure proposée s’étendrait des Plateaux de la Matapédia jusqu'à Grande-Vallée, soit un territoire à parcourir de près de 450 kilomètres. « Toute perte de poids politique que subissent nos régions québécoises met en péril la santé démocratique de notre nation », ajoute le député des Îles-de-la-Madeleine.

Cette motion arrive une semaine avant l’arrivée des commissaires à Gaspé pour l’audience publique prévue le 24 octobre. La proposition de faire fusionner les deux circonscriptions gaspésiennes a mené à une levée de boucliers sans équivoque des élus, qui demandent le statu quo et un statut d’exception afin de conserver les limites actuelles de la carte électorale. La Loi électorale stipule de son côté que toutes les deux élections générales, la délimitation des circonscriptions doit être revue afin d’assurer la représentation effective des électrices et des électeurs à l’Assemblée nationale. Chacune des 125 circonscriptions doit tendre vers une moyenne de 51 000 électeurs. Bonaventure est sous ce seuil de 29,2% alors que Gaspé est en-deçà de 40,6%.

Lors du précédent redécoupage électoral en 2017, les deux avaient cependant obtenu un statut d’exception. La Commission avait à ce moment appuyé sa décision par « le sentiment d’appartenance des citoyens à leur communauté ainsi que les réalités géographiques », notant toutefois qu’il ne s’agissait pas d’un droit acquis.

Représentativité effective

 

Le maire de Gaspé et préfet de La Côte-de-Gaspé rappelle de son côté que si la Commission de la représentation électorale fait grand état de l’arithmétique sous-tendant la Loi électorale, elle oublie souvent d’en présenter le portrait global. « Ils veulent se faire la vie facile, mais ils oublient de nous dire qu’ils n’ont pas le choix d’appliquer la représentativité effective », précise-t-il.

Daniel Côté rappelle que les facteurs géographiques, l’étendue du territoire et l’appartenance des électeurs à ce dernier doivent aussi être des variables considérées dans l’équation pour le redécoupage électoral. « Ils oublient d’appliquer ces articles-là de la loi. La mathématique, c’est facile à calculer. Un robot pourrait faire leur job à ce compte-là. Mais ce sont des humains à la Commission et j’aimerais qu’elle arrête de nous induire en erreur en appliquant la loi dans son ensemble plutôt qu’un seul article. »

Le maire et préfet demande du même coup que la MRC de La Haute-Gaspésie reste en Gaspésie. La Commission propose actuellement de transférer La Haute-Gaspésie au Bas-Saint-Laurent, dans la circonscription de Matane-Matapédia.